La question n’est pas «a-t-on les moyens de se développer comme Bilbao, Barcelone ou Malmö» et de faire les «fines gueules», mais plutôt peut-on se permettre de continuer à se développer avec une mentalité de magasin à 1$.
Peut-on progresser réellement à long terme en voulant toujours moins cher, sans trop d’exigences côté urbanisme et architecture? Peut-on s’offrir le luxe, autant du point de vue humain qu’historique, voire économique, de laisser le lotissement d’un morceau important du centre de Montréal à des promoteurs dont la feuille de route ne montre en rien un attachement à la ville et aux enjeux urbains, mais ressemble plutôt à une sorte d’ode à la banlieue et aux centres commerciaux?
—L’ordinaire pas cher
2 Comments
Je ne suis pas sûr de saisir l’analogie de la journaliste. De nombreux lieux cités par la journaliste sont des horreurs de non vie : « Pensez-vous que Montréal aurait la Place Ville-Marie, le métro, la Place des Arts, les îles Notre-Dame et Sainte-Hélène, la Place Bonaventure, Habitat 67 »
Ce sont parfois des projets intéressants en terme d’architecture mais pas très vivant. La Place des Arts ou quartier des spectacles qui ne vit que l’été qui aseptise petit à petit le quartier et qui uniformise et zone le terrain. Le contrat social urbain réside dans le mélange des *petits* commerces. La rue Laurier, la rue Bernard, la rue Saint Viateur, l’avenue Monkland, etc. sont des quartiers vivants appartennant au citoyen. À Barcelone, la vieille ville est vivante, les quartiers modernes sont désagréables.
Ceci dit je trouve que le projet de Griffintown est une horreur aussi.
J’aimerai que la ville se développe en favorisant la fabrique du tissu urbain. Qu’on ne rase pas mais que l’on réintroduise la vie locale par des actions de petites envergures. Un meilleur accès au transport en commun, encourager les logements de proximité avec les bars, les restaurants, les boulangers, les boucheries, etc. Limiter le nombre de franchise qui ont le droit de s’installer, etc. Un zonage pour la diversité, pas pour l’uniformité. Le quartier proche de la cité du multimédia est une autre zone morte : pas de commerces.
100% d’accord avec tout ce que tu dit.
J’ose assumer que ses exemples allaient du côté “il faut rêver, ne pas se satisfaire de peu” plus que comme des exemples d’architecture à répéter.
Ceci dit, c’est vrai que le tissu urbain dont on doit s’inspirer n’est pas construit à coup de projets énormes, même de beaux projets énormes.
Il faudrait donc pousser pour penser à l’échelle humaine plus que pousser pour faire dans le plus original (alors que leur projet pousse pour la belle maquette et la grosse source de revenu pour l’organisateur du projet).